La patience est une vertu au cœur de la foi chrétienne. Elle nous aide à résister aux épreuves, à surmonter les tentations et à accepter les contretemps. Comme le disait Saint François de Sales : “La patience est nécessaire pour recevoir les grâces de Dieu.” Sans cette vertu, il est difficile de progresser vers la sainteté. La patience, étroitement liée à l’humilité, nous permet de transformer nos souffrances en actes d’amour.
La patience dans la religion catholique
Dans le catholicisme, la patience est une vertu importante. Elle nous aide à supporter les épreuves avec calme, en gardant une confiance totale en Dieu. Selon Saint Thomas d’Aquin, la patience permet à l’homme de “supporter le mal sans perdre la paix intérieure, et cela pour l’amour de Dieu” ( Somme Théologique , II-II, Q. 136, a. 4) . Cette vertu implique donc plus que de simplement attendre. Elle exige de transformer l’épreuve en une expérience de foi. C’est par la patience que l’on participe à la passion du Christ, en offrant ses souffrances pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Citations de saints catholiques sur la patience
De nombreux saints catholiques ont médité sur la vertu de patience. Voici quelques-unes de leurs pensées :
- Saint François d’Assise : “Montre ta patience par tes œuvres” ( Regula non bullata, chap. 11 ). Cette citation nous appelle à témoigner de notre patience, non par des paroles, mais par des actes d’amour et de pardon.
- Sainte Thérèse de Lisieux : “La vraie charité consiste à supporter les défauts d’autrui.” ( Manuscrit C ). Ici, la patience s’exprime dans la tolérance et l’acceptation des faiblesses humaines.
- Saint Augustin : “La patience est la compagne de la sagesse” ( Sermon 154 ). Il nous rappelle que la patience est une marque de discernement spirituel.
Ces paroles nous encouragent à pratiquer la patience dans chaque aspect de notre vie, surtout dans les moments difficiles.
La patience dans la vie de Jésus
La vie de Jésus-Christ est un exemple parfait de patience. Pendant sa Passion, Jésus supporte d’immenses souffrances sans jamais se plaindre. Il accepte la trahison, les coups et la crucifixion, tout en gardant un calme surnaturel. Lorsqu’il dit : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font” (Luc 23, 34), il manifeste une patience infinie. Ce pardon offert à ses bourreaux est un geste d’une profondeur émotionnelle immense. Jésus ne se contente pas de souffrir, il transforme la douleur en rédemption. Son exemple nous inspire à accepter nos propres épreuves avec un cœur humble et ouvert à la volonté de Dieu.
La patience de la Bienheureuse Vierge Marie
La Vierge Marie, mère de Jésus, est une figure exemplaire de patience. Tout au long de sa vie, elle a accepté les plans de Dieu avec une soumission totale. Lors de l’Annonciation, elle s’abandonne à la volonté divine en disant : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38). Cette attitude de confiance se retrouve encore au pied de la croix. Marie, debout dans la douleur, accepte de voir son Fils crucifié sans prononcer un mot de révolte. Elle garde le silence, un silence plein de foi et d’amour. Sa patience face à la douleur et à l’incertitude est un modèle pour tous les chrétiens. Marie incarne la force tranquille qui accepte la souffrance, confiante en la promesse de la résurrection.
Extrait du chapitre : “Degrés de la Patience”
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Voici maintenant le texte du chapitre “Degrés de la patience” tel qu’il est présenté dans l’œuvre de Saint Bonaventure intitulée “Degrés de vertu” :
« I. C’est un haut degré de patience de souffrir sans se plaindre la perte de ses biens, comme fit Job. C’en est un plus élevé de souffrir ainsi la perte de son honneur, comme fit David lorsqu’il reçut les outrages de Séméi. Mais c’en est un très haut de supporter sans murmure la mutilation de ses membres ou la perte de la vie corporelle. C’est dans ce degré que fut Jésus-Christ lorsqu’il sacrifia volontairement sa vie pour nous.
II. C’est encore un haut degré de patience de se soumettre avec calme à l’affliction que nos péchés nous ont méritée. « Quelle gloire aurez-vous, dit saint Pierre, si c’est pour vos fautes que vous endurez les coups et les soufflets ? » C’en est un plus haut de la supporter sans être coupable, mais pour la justice ; et c’est ce qui a fait dire au même Apôtre : « Si vous souffrez pour la justice, vous êtes bienheureux. » Mais le degré le plus élevé c’est de désirer l’affliction. C’est dans ce degré que se trouvait Jésus-Christ quand il disait : « Mon cœur a attendu toutes sortes d’opprobres et de misères. »
III. C’est également un haut degré de patience de ne pas se venger d’une injure par des actes. C’en est un plus haut de ne pas se venger par des paroles ; et c’en est un très haut de ne point se venger en désirs.
IV. C’est avoir une patience élevée de montrer ne aucune impatience en ses paroles ; c’est en avoir une plus élevée de ne point en révéler dans les traits de son visage ; c’en est une très élevée de n’avoir en son cœur aucun mouvement violent.
V. C’est encore un haut degré de patience de ne point se venger lorsqu’on peut le faire, bien qu’il nous en coûte quelque chose. C’en est un plus haut de ne point se venger lorsqu’on peut le faire sans supporter aucun tort ; et c’en est un très-élevé lorsqu’on rend grâces pour l’affliction qu’on a reçue, à l’exemple de Tobie, qui s’écriait : « Je vous rends grâces, ô Seigneur ! de ce que vous m’avez châtié et de ce que vous m’avez guéri. »
VI. C’est un degré élevé de patience de souffrir sans se plaindre les adversités, afin d’être purifié de ses péchés, selon cette parole : « L’or est éprouvé dans la fournaise. » C’en est un plus élevé de les souffrir en vue de la récompense glorieuse, selon cette parole du Sauveur : « Vous serez bienheureux lorsque les hommes auront pour vous de la haine, qu’ils vous persécuteront, et qu’ils diront faussement toute sorte de mal contre vous. » Mais c’est un degré très élevé de souffrir ainsi par reconnaissance pour Jésus-Christ. Elle est heureuse, dit saint Jérôme, l’âme qui désire souffrir pour le nom de Jésus autant qu’il a souffert lui-même pour nous.
VII. Enfin c’est un haut degré de patience, de ne jamais se plaindre d’une injure reçue ; c’en est un plus haut de ne jamais chercher à s’en justifier ; et c’en est un très haut de n’en jamais parler pour en tirer ainsi au moins quelque vengeance. »
Degrés de la patience selon Saint Bonaventure
Saint Bonaventure, dans son œuvre spirituelle, classe la patience en plusieurs degrés :
- Souffrir sans se plaindre de la perte de ses biens, comme Job.
- Supporter les affronts à son honneur, comme David face à Séméi.
- Accepter la mutilation ou la perte de sa propre vie, à l’exemple de Jésus-Christ.
- Soumettre ses souffrances aux conséquences de ses péchés.
- Accepter les épreuves sans être coupable, mais pour la justice.
- Désirer même l’affliction, comme Jésus-Christ l’a fait, disant : “Mon cœur a attendu toutes sortes d’opprobres.“
Ces différents degrés montrent que la patience est une vertu qui s’acquiert progressivement. Chaque étape nous conduit plus profondément dans la maîtrise de soi et l’abandon à la volonté de Dieu.
La vertu chrétienne de patience | Vidéo de KTO
Exemples d’application dans la vie quotidienne
La patience n’est pas une simple attitude passive. Elle nous invite à réagir aux difficultés de manière active, en transformant chaque moment de souffrance en une occasion de grandir spirituellement. Comme le dit Jésus : “Heureux ceux qui souffrent à cause de la justice” (Matthieu 5, 10). En pratiquant la patience, nous imitons le Christ et nous nous rapprochons de la sainteté.
Pour approfondir votre compréhension de cette vertu essentielle, je vous recommande de lire “Les Sept Chemins de l’Éternité“, une œuvre riche en sagesse spirituelle. Ce livre vous guidera à travers les étapes du chemin vers la sainteté. De plus, le “Livre de l’Amour“ de Saint Bonaventure vous offre une profonde réflexion sur la manière d’aimer Dieu avec tout votre cœur, ce qui ne peut être fait sans une patience infinie.